Je me souviens d'Elisabeth, la dame du métro
- David Braesch
- 3 oct. 2019
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 mars 2021

Je me souviens de cette dame dans le métro parisien, une dame assez grande avec un surpoids important et une très forte énergie. C’était une battante, elle voulait vivre et offrir une meilleure condition à ses enfants. Cela se voyait sur son visage.
Mais lorsque que je l’ai vu c’était également une personne désespérée.
.
Je ne connais pas son nom ni son prénom, alors je l’appellerais simplement Elisabeth.
.
.
Quand j’ai rencontré Elisabeth dans se métro parisien, il était clair qu’elle se battait non pour elle, mais pour ses enfants. Trois enfants, allant à l’école, probablement tous plus jeunes que onze ans. Ses enfants dépendaient totalement d’elle, leur mère, leur maman, et elle le savait. C’était son devoir de subvenir aux besoins de ses enfants.
.
.
Pour un enfant de cet âge, une mère représente absolument tout : l’abondance, la providence, la sécurité, la stabilité. Elle en était consciente et faisait ce qu’elle pouvait pour retrouver un travail et assurer loyer et nécessaire alimentaire.
.
Mais voilà, cette dame je l’ai croisé dans le métro parisien, demandant de l’aide à qui voulait bien l’écouter pour quelques secondes. Vous connaissez certainement, cher lecteur, ces personnes désespérées et désillusionnées qui arpentent les tunnels et les rames de métro.
.
Elisabeth était différente.
.
.
Elle ne jouait pas de cette musique criarde qu’on entend souvent, et ne quémandait pas de l’argent ou de ticket restaurant. Comme la plupart des personnes que l’on voit dans le métro, elle expliquait sa situation, son engagement envers ses enfants et toutes les démarches entreprises qui n’ont pas abouti.
.
Et au lieu de demander de l’argent, Elisabeth vendait des petites fleurs. « Messieurs, pour offrir à votre dame » disait-elle.
.
Peu importait le chiffre inscrit sur la petite pièce que les gens lui donnaient, Elisabeth remettait toujours une fleur à la personne qui l’avait un peu aidé avant de continuer sa route. Au fond de ses yeux on pouvait voir la douleur de l’humiliation d’être réduite à parcourir les trains pour avoir de quoi manger et acheter quelques affaires d’école pour les enfants. Elle ne croyait plus en rien si ce n’est en l’indifférence d’un grand nombre de personnes et en la pitié de quelques-uns.
.
Jusqu’à ce qu’un jeune homme commence à discuter avec elle pendant quelques minutes et ne lui ramène un sourire sur les lèvres.
.
Ce jeune homme lui avait donné suffisamment d’argent pour acheter l’ensemble du bouquet qu’elle tenait à la main. Elle n’en revenait pas et commençait à reprendre confiance et à croire qu’elle pouvait à nouveau s’en sortir.
.
Elisabeth fit remarquer à toute la rame de métro ce qu’un peu de bonté pouvait faire. La situation devenait même légèrement embarrassant pour ce jeune, qui n’avait fait que répondre avec bonté et bienveillance au besoin exprimé par une personne qui se battait pour ses enfants.
.
« Prenez le bouquet pour votre belle, vous avez bien quelqu’un qui vous attende à la maison ? »
« Je n’ai personne à qui offrir ces fleurs, gardez-les et apportez votre sourire à d’autres personnes qui en ont besoin »
.
Elisabeth quitta la rame de métro avec le sourire pour aller retrouver ses enfants
.
.
Je suis quelqu’un de sensible et de bienveillant, même si parfois par maladresse j’apparais comme une personne froide, distante, remplie d’arrogance. Je ne sais simplement pas gérer et assumer cette sensibilité.
.
Dans cette situation, avec Elisabeth ayant du mal à payer son loyer, à nourrir ses enfants, à leur offrir les fournitures scolaires dont ils ont besoins, j’avais envie de l’aider à prendre un nouveau départ dans la vie. Je me disais :
.
« Et si je pouvais lui offrir un logement décent, avec un loyer modéré, à la hauteur de ses revenus ?
Et si je pouvais lui procurer un travail, dans lequel elle puisse apprendre et évoluer ? »
.
Mais pour faire ceux choses, il me fallait d’abord avoir un appartement dans lequel la loger. Il me fallait également la possibilité d’embaucher sur un coup de tête.
.
.
. Alors comment faire cela ? Comment générer suffisamment de richesse au sein d’une entreprise pour pouvoir placer quelqu’un dans un appartement, et lui donner un emploi ? C’est une question à laquelle j’ai beaucoup réfléchi. Plusieurs solutions sont apparues à mon esprit, mais aucune n’était vraiment convaincante pour moi :
Reverser une partie du CA à une association
De l’emploi en réinsertion
Rechercher des solutions d’hébergement, type abris ou mise à disposition de logement
.
Mais même s’il y a un suivit ou une aide de la personne, je me dis que ces solutions ne sont pas assez complètes. Se réinsérer ainsi dans la société n’est pas une chose facile – je ne l’ai jamais vécu et je ne prétendrais pas connaitre – et je pense que l’on peut simplifier et faciliter cela.
.
Ce que j’aimerais voir apparaître, ce sont des sociétés qui se donnent la possibilité d’offrir un emploi et un logement à des personnes en difficulté, et ce sur un coup de tête. Une situation temporaire qui permet à la personne de se former et de réapprendre la vie en entreprise. Une situation dans laquelle la personne est suivie par un professionnel (psychologue, coach…) et est également suivie dans le développement de sa vie professionnelle, personnelle, et dans la gestion de ses finances.
.
Imaginez cela, une telle occasion, une aide aussi complète pour la personne qui se trouve en difficulté. Son monde changerait du tout au tout en quelques instants. Être logée avec un loyer à la hauteur de ses moyens et avec suffisamment d’espace, se former et développer une vie professionnelle, pouvoir ré-envisager l’avenir d’une manière sereine, … Tout autant de choses que tout être humain devrait pouvoir vivre.
.
.
Certains diront « Bha c’est simple tu les payes au SMIC et voilà »
.
Mais ce n’est pas ma vision des choses. Chaque cas est différent, et chacun devrait être logé dignement et recevoir suffisamment pour vivre. Chacun devrait également avoir la possibilité de prendre quelques vacances, de profiter de certains plaisirs de la vie, ou encore de mettre un peu de côté tous les mois.
.
Ces questions difficiles doivent, à mon sens, être étudiées au cas par cas selon le nombre de personnes à charge, selon la fiscalité, et selon la capacité de chacun dans leur gestion financière et dans la gestion psychologique et émotionnelle de leur retour au travail. Tout ce ceci dans un seul but : procurer une aide adaptée en tous points de vue dans leur retour à la vie active et à la vie en société.
.
.
Ce projet qui me tiens à cœur et que je souhaite développer dans les prochains mois, je m'y suis déjà bien attelé.
.
Il s'agit du concept DAVID HOUSE.
Je vous en parlerais prochainement.
.
.
.
>> Inscrivez vous à la newsletter << pour recevoir les prochains articles et suivre ce projet.
Je serais également enchanté de lire vos retours.
.
.
.
Comments